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Bilan : l'Olympique Lyonnais entre exploits et désillusions

ol+Gomis
Un petit mois après le coup de sifflet final de la saison, et alors que certains joueurs de l’OL disputent l’Euro 2012 en Pologne et en Ukraine, FootbOL revient sur la saison de l’OL, et dresse un bilan sans concessions. 

Joies, déceptions, l’OL de Rémi Garde a offert à ses supporters une saison dont ils se souviendront. “On a récolté le même nombre de points que l’an dernier. (…) Cette année, ce nombre de points ne nous classe que 4e, et non pas 3e. C’est dommage, mais je pense que l’on est à notre place”. Ces mots, du très lucide Rémi Garde, résument bien le paradoxe de la saison lyonnaise : une Coupe de France remportée, des résultats pas si mauvais, malgré de grosses difficultés constatées à l’extérieur, mais au final, une saison qui s’est terminée sur un goût d’inachevé.

Comme si l’OL avait pu faire plus ; avait pu faire mieux. Car c’est un fait : les joueurs rhodaniens sont passés à côté de leurs grands rendez-vous et de leur objectif prioritaire : une place sur le podium du championnat.
Pas de Ligue des Champions C’est le principal enseignement d’une saison nationale mi figue-mi raisin : l’OL, 3e équipe à domicile, mais seulement 7e à l’extérieur, a loupé de 10 points points le podium de la L1, et ne figurera donc pas la saison prochaine en Ligue des Champions, pour la première fois depuis 1998. Pire encore : avec 12 défaites enregistrées, soit son pire total depuis 14 ans, et la 14e défense du championnat (51 buts encaissés), la perméabilité du secteur défensif rhodanien est devenue cette saison la plus importante de ces 29 dernières années ! Un bilan chiffré bien compliqué à défendre, et pourtant, la saison des Gones n’a pas été catastrophique, en partie grâce à un secteur offensif performant.
 Lisandro Lopez (en manquant trois mois de compétition) et Bafé Gomis ont en effet inscrit chacun 25 buts toutes compétitions confondues, bien aidés par Bastos, meilleur passeur du précédent exercice (11 passes décisives), Källström et Briand (8 passes chacun), notamment. Même le jeune Alexandre Lacazette, véritable révélation de la saison, y est allé de son efficacité, inscrivant 10 buts, répartis dans les quatre compétitions disputées par l’OL. Mais le secteur offensif n’est pas parvenu à combler les lacunes défensives : privé de Ligue des Champions, l’OL est donc reversé dans une autre compétition européenne, et jouera la saison prochaine en Europa League. 


Une équipe de Coupes
 Si l’objectif était le championnat, les Gones ont rapidement saisi l’opportunité d’accrocher un titre cette saison, pour la première fois depuis le doublé de 2008 avec Alain Perrin. Auteurs d’un excellent parcours en Coupes nationales, puisqu’ils ont atteint la finale de chacune d’entre elles, en réalisant notamment quelques exploits face à Lille (2-1), Paris (3-1) ou Lorient (4-2 a.p.), les rhodaniens sont retombés dans leur vilain travers d’irrégularité en finale de Coupe de la Ligue, face à Marseille (0-1 a.p.). Au terme d’un match indigeste, complètement raté par les protégés de Rémi Garde, les lyonnais ont manqué l’opportunité de réaliser un nouveau doublé cette saison. Car, présents aussi en finale de la Coupe de France, ils se sont imposés à l’expérience face aux joueurs de Quevilly (1-0), petit poucet national ; un 16ème titre acquis depuis 2001. Par son comportement et ses valeurs, l’Olympique Lyonnais a démontré cette saison qu’il était davantage une équipe de Coupe qu’une équipe de Championnat.
 Imprévisible, capable de retourner des situations bien mal engagées (Lille, Bordeaux, Lorient…) comme d’infliger au PSG sa première défaite au Parc des Princes sous l’ère Ancelotti, la rage de vaincre de cet OL a souvent sauté aux yeux en Coupes. Pas en championat. Ni à Nicosie. La honte chypriote Qualifié pour la première fois de son histoire en 8ème de finale de la Ligue des Champions, l’Apoël Nicosie, club chypriote, représentait lors du tirage au sort une véritable aubaine pour un Lyon en pleine bourre au mois de décembre, après s’être qualifié miraculeusement en étrillant le Dinamo Zagreb (7-1). Lyon remporte le match aller, à Gerland, face à des joueurs nicosiens combatifs et ultra-défensifs (1-0), mais se fait surprendre au retour (0-1) et, terrifié à l’idée de se faire éliminer, entraîne ses adversaires jusqu’aux tirs aux buts. Hugo Lloris n’étant pas un réel spécialiste de l’exercice, il ne parvient pas à stopper les frappes chypriotes et constate, impuissant, les échecs de Lacazette et Bastos face au gardien adverse. L’OL est éliminé et sort la tête basse. Totalement à côté de la plaque, ce match restera comme l’exemple même de l’ambivalence rhodanienne : paralysée par la peur, et en manque terrible d’expérience, cette équipe n’a pas su gérer les étapes qui paraissaient les plus simples de son parcours, tout en se montrant parfois brillante dans l’adversité. 
Des valeurs mentales insufflées par des joueurs du cru (Gonalons, Grenier), mais aussi par des toutes jeunes révélations lancées dans le grand bain par l’entraîneur lyonnais (Koné, Lacazette, Umtiti). La jeune génération (affectueusement appelé “classe biberon” par Bernard Lacombe) est en marche.

 Une fréquentation et des recettes en baisse 
Après une baisse de la fréquentation de Gerland de 4,3% en 2009-2010, puis de 1,4% en 2010-2011, le Stade continue de se désemplir progressivement. La preuve : cette saison, en Ligue 1, l’OL a vu, pour la troisième année consécutive, une baisse de la fréquentation de son stade, établie à – 6,2%. Des chiffres masqués (et contestés) par un communiqué officiel publié sur le site internet du club : “L’affluence constatée à l’O.L. cette saison demeure positive puisqu’elle reste en terme de remplissage à un taux de 84,5%, bien supérieur à celui de ses concurrents, et ce malgré la crise économique en France”. Une façon de se voiler la face tout en gardant le sourire. Car les comptes du club sont eux-aussi dans le rouge, malgré les efforts drastiques engagés cette saison pour réduire toutes les charges. Ainsi, les recettes des neuf premiers mois d’exercice d’OL Groupe faisaient état il y a un mois d’un recul de 3,7% (116 millions d’euros contre 120,5 il y a un an), les trois principaux secteurs touchés étant les produits de la marque (- 33%), la cession des contrats joueurs (- 6,1%) et… la billetterie (- 5,1%). Le recul devrait se confirmer d’autant plus que sans Ligue des Champions la saison prochaine, l’OL enregistrera un manque à gagner de 20 millions d’euros. 
A Lyon, dorénavant, le travail de Jean-Michel Aulas s’apparente de plus en plus à de la gestion financière et commerciale qu’à de la gestion sportive. Le mercato d’été devrait par ailleurs prouver cette tendance au dégraissage de l’effectif, et au nouveau rôle du Président de l’OL.

  Mikhaël Defoly
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