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Chant anti St-Etienne, l'OL devra payer pour les joueurs...

L’affaire du chant anti-stéphanois , qui avait fait grand bruit en avril dernier, pourrait coûter très cher à l’OL. Mais le club ne sera pas poursuivi. Fin avril dernier, au balcon de l’hôtel de ville de Lyon, certains joueurs de l’OL, euphoriques après leur victoire en Coupe de France, avaient entonné un chant anti-stéphanois. Immédiatement, les supporters, joueurs et dirigeants des Verts se sont insurgés contre ce chant. Ainsi, Jeremy Janot sur Twitter déclarait : « Les joueurs lyonnais responsables du chant anti-stéphanois doivent être sanctionnés ! Ils ont un devoir d’exemplarité. Inadmissible ! », suivi par son Président de club, Bernard Caïazzo. « Le rôle des joueurs et des dirigeants d’ailleurs, je pense, c’est de se respecter et de ne pas tomber dans les travers qui peuvent vis-à-vis des supporteurs entraîner des débordements. C’est tout à fait indigne, je n’arrive pas à comprendre ». 
L’OL s’excuse publiquement 
Sous la menace de lourdes sanctions financières et sportives, l’Olympique Lyonnais a rédigé l’un de ses fameux communiqués de presse, tentant de désamorcer la bombe d’une polémique inévitable. Attention, moment culte. « L’Olympique Lyonnais prend connaissance, avec peine, de la réaction du Président de l’AS Saint-Étienne à la suite de la reprise dimanche, pendant quelques instants et par quelques joueurs, d’un couplet de supporters que l’O.L. n’a naturellement pas inspiré, pas plus que l’O.L. n’a écrit la moindre ligne de ce couplet. Si un ami stéphanois a pu se trouver blessé par cette malencontreuse initiative, l’Olympique Lyonnais tient à lui exprimer ses sincères regrets. L’O.L. se permet toutefois de rappeler que si la colère provoque parfois de vrais dérapages incontrôlés – les dirigeants de Saint Etienne le savent – la joie elle-même de la victoire peut inspirer un enthousiasme excessif. Qui mieux qu’un stéphanois ayant vécu un passé glorieux, fêté sans considération pour le voisin lyonnais alors en souffrance sportive, peut le comprendre. Et qui mieux qu’un joueur qui en entend souvent sur le terrain des vertes et des pas mûres peut apprécier une licence exceptionnelle provoquée par la conquête d’un nouveau titre au milieu de la liesse populaire. Qu’il soit permis à l’Olympique Lyonnais de dire encore, dans le cadre de ses relations avec son voisin, que l’O.L. se réjouit toujours que sa région compte deux clubs reconnus en Europe et qu’aucun de ses joueurs n’a eu le désir ou l’intention de porter atteinte à cette image et à cette réalité ». 
 Ce communiqué n’a pas réussi à calmer les esprits.
En juin, dernier, et la polémique ne cessant de grandir, le CNE (Conseil National de l’Ethique) a pris des mesures, sanctionnant huit joueurs de l’OL (Briand, Cris, Fofana, Gonalons, Grenier, Lacazette, Lopes et Umtiti) d’un match avec sursis et d’une amende de 5000 euros. Une somme dérisoire pour les joueurs, qui sera beaucoup plus importante pour le club. En effet, suite à cette décision, c’est le petit-fils de Geoffroy Guichard en personne, Xavier Kemlin, qui a attaqué l’OL, réclamant 200 000 euros pour chaque joueur impliqué dans cette affaire (soit un total de 1,6 ME). 
 L’audience, prévue en juin, n’a pas eu lieu, les avocats des deux clubs révélant qu’ils travaillaient à une solution à l’amiable. 
Et Xavier Kemlin de révéler que cet accord avait été trouvé, sans toutefois évoquer le montant. « J’ai déjeuné en juin dernier avec Jean-Michel Aulas, en compagnie de nos avocats respectifs. Le président de l’Olympique lyonnais est désolé de tout ce qui s’est passé. Il était un peu furieux sur le coup, mais il sait que dans un sens, j’ai eu raison (…) Lors d’une réception donnée avant ou pendant la rencontre, il est convenu que Monsieur Aulas remette un chèque au nom des joueurs en guise de réconciliation entre les deux villes. Ce chèque ira comme prévu au patronage Saint-Joseph, très investi en faveur des sans-abri. Le dédommagement sera quoi qu’il en soit très important. C’était de toute façon la seule condition pour que j’arrête les poursuites ». 
 Voilà dès lors une décision étonnante. Ainsi, l’homme d’affaires, résidant en Suisse, semble s’être accommodé moralement du chant en échange de quelques centaines de milliers d’euros. Une polémique qui ressemble de plus en plus à un moyen maquillé pour gagner de l’argent, au détriment d’une faute morale dont Xavier Kemlin ne parle plus.
 Mikhaël Defoly
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