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France-Irlande (1-1 a.p.) : Jusqu’au bout du suspens !

Retour sur France Irlande, un match nul qui a permis la qualification des bleus pour le Mondial d'Afrique du Sud.
La joie était immense, à l’annonce du but validé de William Gallas (1-1, 103ème minute). Les Français exultaient, persuadés qu’ils avaient fait ce qu’il fallait pour la qualification en Coupe du Monde. Pourtant, dès le résultat acquis, la joie laissait place à de la déception. Déception d’une équipe de France dominée, brouillonne, dépassée par les évènements et absente du rendez-vous musclé donné par les Irlandais. Ni Jean-Pierre Escalette, ni Noël Le Graët n'ont d'ailleurs caché leur déception d'une qualification acquise de cette manière. Car le but, inscrit par William Gallas à la fin de la première période de prolongations, est très contesté (et contestable) ; Thierry Henry s'est pris d'une envie « Maradoniesque » de toucher le ballon de sa main, avant de servir Gallas pour le but de la qualification. Retour sur un match fort en tension, qui a laissé peuples français et irlandais trembler, et vu l'Équipe de France obtenir sa qualification au bout du suspens.

Un jeu musclé d'entrée !
Comme redouté, la République d'Irlande était soutenue le 18 novembre par près de 15000 supporters Verts. Le match, d'une importance grandissime, accueillait aussi de nombreuses personnalités, acteurs du football (Zinedine Zidane, Fabien Barthès, Laurent Blanc, Gérard Houiller, Jean-Michel Aulas, Thierry Rolland...) comme personnalités politiques (Nicolas Sarkozy et François Fillon étaient entre autre présents). Saint-Denis avait donc fait le plein. La rencontre débutait doucement mais Julien Escudé, sortait à la 9ème minute de jeu (remplacé par Sébastien Squillaci) suite à un coup de coude involontaire d'Evra. On apprendra un peu plus tard que le défenseur Sévillan a le nez cassé.

Changement obligatoire donc pour Raymond Domenech dès les dix premières minutes de jeu. C'est peu après qu'intervenait la première véritable occasion du match, à mettre à l'actif des Français ! Sur un contre amené par Gignac côté droit, le toulousain servait Gourcuff dans l'axe qui se démarquait et se mettait face au but d'une petit roulade. Il donnait ensuite à Anelka qui, à une touche de balle, trouvait Henry dans la surface (11'). Mais l'ancien Gunners centrait en retrait et ne trouvait aucun coéquipier. C'était néanmoins la première action offensive construite du 11 Tricolore. Et les Bleus, très en jambe en ce début de match, obtenaient un corner que Lassana Diarra, à la retombée du ballon, ne parvenait pas à concrétiser en ratant deux fois sa reprise de volée (13'). Un coup franc était cette fois sifflé en faveur de l'Équipe de France. Nicolas Anelka prenait sa chance, mais le ballon, contré, atterrissait sur Gignac dans la surface, lequel frappait à son tour, sans plus de réussite (15'). Le premier quart d'heure était donc largement Bleu. Mais après cette bonne entame, les hommes de Raymond Domenech allaient baisser la garde et laisser l'Irlande prendre le dessus.

Une domination irlandaise... et un but.
Dès la 20ème minute, les Irlandais allaient attaquer sans complexes. Bakary Sagna, en difficulté, essuyait plusieurs assauts offensifs des hommes de Trapatonni. De nombreux centres passaient devant les cages de Lloris sans trouver preneur dans les airs mais, pour sa septième sélection, l'International Français s'étendait de toute sa classe pour repousser un ballon dangereux des pieds de Keane (24'). Le lyonnais était dans la continuité de sa dernière prestation à Croke Park samedi 14 novembre 2009. Les Français peu à peu perdaient pied dans cette rencontre et ne bataillaient plus face à l'agressivité des Irlandais. La technique était française, mais gâchée par une baisse de concentration coupable (passes ratées, mauvais marquages, mauvais contrôles..). Du coup l'Eire en profitait pour monopoliser le ballon. A la demi-heure de jeu, la possession de balle était en leur faveur, à 56% contre 44% pour la France. Peu après, ils allaient traduire cet avantage sur le terrain. En effet, à la 32ème minute, Duff s'infiltrait (encore!) sur le côté gauche et centrait à ras de terre pour le capitaine Robbie Keane, qui ouvrait la marque face à un impuissant Hugo Lloris ! La République d'Irlande menait 1-0 et ce n'était pas totalement immérité pour les hommes de Trapatonni, qui dominaient dans la construction du jeu et dans l'offensive une Équipe de France fragile et pleine d'imprécisions.

Le public du Stade de France, avec cette ouverture au score, commençait à gronder. Mais, enfin, les hommes de Raymond Domenech allait se montrer dangereux en cette fin de mi-temps. Sagna, sur le côté droit, crochetait son défenseur et centrait pour Henry qui frappait au but, contré ! (39'). Les Bleus revenaient bien en cette fin de mi-temps et reprenaient possession du ballon (58% contre 42% pour l'Irlande). Ils n'étaient pourtant toujours pas dangereux, et l'arbitre sifflait la mi-temps sur l'avantage au score des Irlandais (1-0).

Une Govou dépendance ?
Dès le retour des vestiaires, l'Irlande se procurait une occasion mais les Français se dégageaient tant bien que mal. A 1-0, une égalisation qualifiait les Français. Mais à 2-0, il fallait alors marquer à deux reprises pour l'Équipe de France. Il était donc impératif de garder le plus petit écart au score pour les Bleus, mais l'Irlande poussait à tout prix sur les buts de Lloris. La France jouait en contre et Gignac, servit dans la surface, frappait aux buts de Given. C'était une nouvelle fois non cadré (50'). Anelka lui aussi prenait sa chance de loin, mais le gardien écossais stoppait bien la balle dans les airs (54'). Gignac était de nouveau contré sur un beau mouvement à trois (56'). Raymond Domenech sentait l'impuissance de son attaquant. Il décidait alors de le remplacer peu avant l'heure de jeu par Sidney Govou. C'était une tactique payante pour le sélectionneur des Bleus, car Govou, à peine entré en jeu, apportait technique et fluidité dans le jeu offensif de l'Équipe de France. Le lyonnais apportait également son expérience du haut niveau, primordiale dans de tels matchs. Henry puis Gourcuff voyaient leurs centres repoussés par la défense Irlandaise, l'Eire qui allait manquer de peu le K-O à l'heure de jeu. En effet, Duff, seul face à Lloris, manquait son face-à-face et le score ne bougeait toujours pas. Sur le dégagement, Henry face à Given ne trouvait lui non plus pas le chemin des filets (61'). Trapatonni, sentant que le vent commençait à tourner, décidait de faire deux changements : il remplaça Whelan et O'Shea respectivement par Gibson et Mac Shane (63' 66'). Govou faisait un bien fou aux Bleus, à l'origine et donnant l'impulsion des actions offensives françaises : il transmettait à Anelka qui donnait à Gourcuff, lequel écartait pour Sagna dont le centre en retrait était repoussé par l'inamovible défense irlandaise (68'). C'était le renouveau de l'Équipe de France.

Les Français reprennent la main !
Gourcuff sur coup franc, travaillait son ballon mais ne trompait pas la vigilance de Given (71'). La minute suivante, Anelka déviait un ballon de Sagna, mais pas assez pour que le ballon fasse mouche. L'Irlande avait pourtant la balle de match à la 73ème minute. Gallas, qui manquait son tacle, laissait Keane se présenter seul face à Lloris. Mais, impérial comme depuis le début de la saison, le gardien lyonnais obligeait l'attaquant irlandais à pousser trop loin son ballon et à filer en sortie de but. La fatigue aidant, les passes se faisaient moins précises et les contrôles moins subtils. La France essayait de trouver la solution en faisant tourner le ballon au sol, ce à quoi répondaient les Irlandais de gros coups de pied de dégagement. Une grossière erreur de Lassana Diarra laissait Keane à 30 mètres frapper aux buts, mais heureusement sa frappe était trop puissante et son ballon filait dans les tribunes (90'). On allait tout droit vers les prolongations, Given repoussant une ultime tentative de Thierry Henry (93').

Peu d'actions durant les prolongations
Durant les prolongations, peu d'actions en vérité : Anelka et Evra se heurtaient aux Irlandais, Govou marquait un but, annulé par l'arbitre pour un hors-jeu pas évident (102'), mais la véritable polémique qui enfle de plus en plus est le but égalisateur, survenu à la 103ème minute de jeu. Sur un coup franc de Malouda, Thierry Henry récupérait dans la surface et servait Gallas pour le but tant attendu ! Seul hic : avant de servir Gallas, Henry avait amorti le ballon de la main dans la surface. Des ralentis pourtant flagrants, mais monsieur l'arbitre devait certainement avoir l'œil ailleurs, puisqu'il accordait l'égalisation française. La tension s'accumulait et les Irlandais jetaient leurs dernières forces dans la bataille. Lloris dût s'employer à plusieurs reprises dans les airs. Enfin, l'arbitre sifflait la fin du match dans la confusion la plus totale.

Une décision d'arbitrage contestable
L'Équipe de France jouera donc bel et bien la Coupe du Monde en Afrique du Sud l'été prochain. Le chemin aura été sinueux, long et semé d'embûches, mais les Bleus s'en sont sortis sur un coup du sort, un coup de pouce (ou de main!) du destin dirons-nous côté français. Pour les Irlandais, la déception est immense. Cette décision contestable d'arbitrage est un peu le symbole de deux années de combat anéanties. Les hommes de Trapatonni se sont hissés en deux ans au niveau du Champion du Monde Italien et du Vice-Champion du Monde Français.

La frustration en est d'autant plus grande. La fédération Irlandaise de Football a déposé une réserve sur ce match et transmis une requête à la FIFA, afin de demander à ce que le match retour soit rejoué entre les deux équipes. Il y a cependant peu de chance que leur demande aboutisse, la vidéo n'étant pas encore démocratisée dans le football.
Paradoxalement, enfin, à la vue des différentes critiques et opinions exprimées au lendemain de la qualification des Bleus, l'Équipe de France semble tout de même la grande perdante de cette soirée mémorable.


Mikhaël Defoly.

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