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Ligue 1 / Grenoble-OL (1-1) : L'OL... dans le mauvais sens.

Grenoble n'avait pas encore pris un seul point à domicile cette saison. C'est maintenant chose faite, après la venue de l'Olympique Lyonnais qui s'est conclue par un match nul (1-1).
"Décevant" doit être le maître mot de cette rencontre côté lyonnais. Décevant dans le jeu produit, dans les actions amenées, dans l'état d'esprit affiché, dans le scénario du match. Décevant aussi dans la composition d'équipe, où, quoi qu'il dise, Claude Puel a fait preuve de suffisance. Le GF38 à quant à lui affiché des qualités importantes du football : l'agressivité, l'envie, le combat ont pris le pas sur l'insipide talent lyonnais hier soir. Bordeaux, défait à domicile contre Valenciennes (1-0), perd son fauteuil de leader au profit… d'Auxerre, vainqueur de Monaco (2-0). Lyon est troisième, Grenoble toujours bon dernier. Mais que le classement importe peu sur un terrain de football !

Un match de reprise, après une éprouvante trêve internationale.
L'OL a décidément des périodes difficiles chaque saison. En grandes difficultés lors des mois de janvier et février ces dernières années (l'influence d'un grand nombre de Brésiliens dans le groupe y est pour quelque chose), l'OL a trouvé la saison dernière son point faible dans les matchs de Ligue 1 précédant et suivant les matchs de Coupe d'Europe. Et cette année, le club a semble-t-il trouvé une nouvelle manière de décevoir ses supporters : les matchs de reprise après les trêves internationales (l'OL avait perdu contre Sochaux 2-0 lors de la reprise après une trêve internationale en octobre dernier). Certes, la dernière trêve a été éprouvante pour les organismes, les matchs des sélections nationales étant pour la plupart décisifs.
Mais à ce problème de fraîcheur physique et mentale, Claude Puel a pensé trouver de bonnes solutions. Dans la tactique d'abord, il concoctait un 4-2-3-1 alléchant. Sur le terrain ensuite, il titularisait pour la première fois de la saison Kolodziejczak en latéral défensif gauche, reformait la charnière centrale Boumsong/Cris en l'absence de Toulalan et formait un autre duo, offensif cette fois, qui avait beaucoup à prouver : Ederson était dans l'axe, associé à Delgado sur l'aile offensive gauche.
Un « rafistolage » à la Puel, qui n'a pas fait ses preuves.
Cris était fautif sur l'égalisation de Ljuboja (73'), et Ederson peinait à influer sur le jeu lyonnais, comme le faisait Juninho ou comme le fait depuis le début de saison le très bon Pjanic. C'est d'ailleurs le jeune bosnien qui remplaça le brésilien à la 77ème minute de jeu. Seuls Kolodziejczak et Delgado donnaient raison à leur coach, les deux lyonnais étant à l'origine et à la conclusion de l'ouverture au score Olympienne (68'). Mais que ce match fut laborieux et difficile !
Govou, en grande forme face à l'OM il y a deux semaines, retombait dans ses travers et ne concrétisait pas une occasion lyonnaise pourtant franche à la 33ème minute. Son remplacement par Gomis à l'heure de jeu changea le dispositif tactique de Puel, l'OL repassant dans son bon vieux 4-4-2. Les lyonnais étaient dépassés dans l'envie et dans l'agressivité par des Grenoblois entreprenants et ambitieux, mais l'entrée de Gomis apportait cependant un léger mieux (l'ancien Stéphanois tout près d'inscrire le deuxième but de son équipe à la 74ème minute de jeu, mais après avoir effacé Le Crom, le retour de Matsui empêchait le ballon de finir dans les filets). L'équipe dirigée par Claude Puel, devenue très offensive avec le dernier remplacement de Kolodziejczak par Bastos (77'), était cependant en vrai manque de cohésion. « Logique » a-t-il affirmé peu après. Treize joueurs manquaient au groupe durant les deux dernières semaines. Dans ces conditions, difficile de créer une cohésion dans le jeu. Mais s'il manquait la cohésion pour tous, il manquait aussi la technique pour certains ; Clerc se montrait en très grande difficulté tout au long du match, ratant tacles, relances et écopant logiquement d'un carton jaune pour un tacle sévère sur Romao (86'). L'égalisation était dès lors méritée pour un Grenoble métamorphosé face à un OL méconnaissable.

Est-ce donc cet OL, version 2009-2010, qui a battu Liverpool à Anfield Road (2-1) ?
Méconnaissable, on vous dit. Coach Puel n'était pas content à la fin du match. Et on le comprend. Le but encaissé par les lyonnais était le 17ème du nom en Ligue 1 cette saison, beaucoup trop selon Cris, le défenseur brésilien qui revenait peu après le match sur ces problèmes défensifs : « C'est dur à accepter. Ces dernières saisons, on était soit la première soit la deuxième meilleure défense du championnat. Cette saison, on n'est pas loin d'être la pire. Si on veut être champions, on n'a pas le droit de prendre autant de buts que ça. Il faut être plus concentré, plus agressifs ».
L'OL est la treizième équipe en terme de buts encaissés, et ce malgré les exploits de Lloris et les étonnantes performances de Toulalan en défense centrale ! C'est bien évidemment insuffisant, inquiétant même. Se pose ici la véritable question du mercato : ne fallait-il pas « mettre le paquet » sur un recrutement défensif ? L'OL est parti du principe que la meilleure des défenses était l'attaque. Mais il a oublié que ses précédents titres se basaient avant tout sur une défense très solide. C'est peut-être cela qui a sonné la fin de l'hégémonie lyonnaise sur la Ligue 1.

Grenoble a fait « le match de sa vie » (selon Cris).
D'entrée, ou presque, Grenoble donnait le ton. Juan, sur corner, plaçait sa tête sur la transversale de Lloris (12'). Les locaux dominaient totalement l'OL en ce début de match. Le club de Jean-Michel Aulas souffrait de la rapidité des grenoblois à se projeter vers l'avant, tout comme de la fébrilité de ses latéraux défensifs. Ronan Le Crom n'avait pas beaucoup de travail, mais Hugo Lloris non plus ne s'employait pas vraiment. C'était un match terne et sans rythme. Le rythme, ce sont les entraîneurs qui allaient l'apporter à travers leurs changements. Puel, d'abord, en faisant rentrer Gomis à la place de Govou (56'). Bazdarevic, ensuite, en décidant de remplacer Batlles par Ljuboja (67'). Gomis redynamisait l'équipe Olympienne, et Ljuboja était le messie de Grenoble à la 72ème minute de jeu. Peu après l'expulsion de Laurent Courtois, victime d'un geste d'humeur (70'), le serbe se défaisait de la charnière Cris/Boumsong et ajustait Lloris du droit. L'égalisation était mérité, non pas parce que Grenoble méritait forcément d'égaliser, mais parce que l'OL ne méritait pas de l'emporter.
Après les catastrophes en cascades dont a été victime le GF38 ces derniers temps, la poisse semblait avoir changé de camp. L'OL, qui menait à 11 contre 10 face au dernier de Ligue 1 se faisait rejoindre à un quart d'heure du terme de la partie. Scénario peu plaisant (et peu commun) pour le Septuple Champion de France. Le club Isérois a quant à lui réussi à tenir tête à l'OL et entame bien cette reprise du championnat. Le maintien passe-t-il par de tels résultats ? Assurément. Et vu la joie des 15000 supporters du Stade des Alpes hier soir, ils l'avaient bien compris.

Le 2ème contre le 20ème de Ligue 1 (avant ce match), c'était bien une confrontation à priori déséquilibrée qui se préparait au Stade des Alpes. Mais la hargne et l'envie des Grenoblois ont surpassé la suffisance lyonnaise. L'OL, avec la contre-performance bordelaise, avait de nouveau l'occasion de s'emparer seul du fauteuil de leader : c'est raté ! En concédant encore un match nul (1-1), après le 5-5 face à l'OM, les lyonnais, s'ils font parfois le spectacle, n'avancent plus en Ligue 1. C'est donc Auxerre qui en a profité pour jouer à fond sa carte d'outsider surprise et s'installer en unique leader. Grenoble a quant à lui retrouvé des qualités et des vertus morales et mentales. Comme un signe, les faits de matchs, autrefois contraires, leur ont cette fois été favorables. Mecha Bazdarevic peut être fier de ses joueurs, qui n'abdiquent pas et se battent. L'OL n'a bien sur pas préparé au mieux son déplacement du côté de Florence mardi soir. Mais pas de grosse crainte cependant ; quant il s'agit de Ligue des Champions, les lyonnais trouvent souvent une toute autre motivation...


Mikhaël Defoly


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