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35ème journée de Ligue 1 / Montpellier-OL (0-1) : Le Lyon rugit encore !

Ils sont heureux et soulagés, les lyonnais. En l'emportant sobrement mais logiquement 1-0 dans les vingt dernières minutes du match à Montpellier, l'Olympique Lyonnais a fait parler son expérience et son mental pour arracher les trois points à des Héraultais avares à domicile. 
Le buteur de la soirée, Michel Bastos, a une nouvelle fois fait parler la poudre avec son pied magique. Le club de Jean-Michel Aulas remporte donc la première manche d'une série de cinq, qui devrait l'amener, s'il continue ainsi, tout droit vers la Ligue des Champions.

Pas de syndrome Barcelonais.
On craignait que l'OL reproduise le même scénario que la saison dernière après son élimination européenne contre Barcelone (1-1, 5-2), à savoir une lente mais profonde descente au fil de la Ligue 1. Légitimement déçus et frustrés par leur élimination en Coupe d'Europe, les lyonnais sont apparus prêts à en découdre et motivés à bloc pour le combat qui les attendait dans l'antre de la Mosson. Claude Puel a procédé à quelques changements vis-à-vis de la composition d'équipe de mardi dernier. Gassama prenait le couloir droit en l'absence de Réveillère (suspendu), tandis que Lovren occupait l'axe gauche de la défense centrale lyonnaise, aux côtés de Cris. 
Toulalan, qui avait terriblement manqué contre Munich, faisait son retour dans l'effectif, devancé par ses co-équipiers à tendance offensive Pjanic et Källström. Dans le trio d'attaque, Govou occupait le flanc droit, Bastos le flanc gauche et Lisandro Lopez était en pointe. 

Le match commençait sur les chapeaux de roue entre deux équipes fraîches physiquement et qui valorisaient le jeu rapide et latéralement long. L'attaquant de Montpellier Aït-Fana était le premier à se mettre en action, mais sa frappe, qui manquait de puissance et de précision, était captée par Lloris sans difficultés (12'). Lyon frappait peu mais se montrait très dangeureux : sur sa première véritable incursion, Lisandro Lopez trouvait l'extérieur du poteau droit de Jourdren (14'). L'OL allait prendre le contrôle du ballon et, de ce fait, dominait des Héraultais trop peu agressifs : Lisandro (21'), Pjanic (24') mais aussi Govou (25') faisaient trembler les spectateurs de la Mosson. Sans conséquences. Au terme d'une première demi-heure dominée à près de 60% de possession de balle par les rhodaniens, le match allait prendre une nouvelle tournure avec la révolte du promu. Les joueurs lyonnais baissaient un peu le pied, en manque de solutions proposées ou simplement fatigués du match européen de milieu de semaine.
Camara, décalé par Aït-Fana, effaçait Lovren d'un petit contrôle astucieux et frappait à ras-de-terre pour la parade de Lloris (36'). Le club de Louis Nicollin jouait en roue libre en fin de première mi-temps, et Lloris devait s'employer sur un corner pour écarter le danger héraultais (45'). La mi-temps était sifflée et bienvenue pour des lyonnais qui commençaient à souffrir. 
O-O à la mi-temps...
Au retour des vestiaires, Montpellier poursuivait sa marche en avant mais se heurtait à la rugueuse défense de l'OL ou aux anticipations du gardien International Hugo Lloris ; ainsi Costa (50' 56' 60') et Pitau (53') n'exploitaient pas la domination devenue sudiste. Lyon commençait à reculer de façon dangeureuse : il était temps de tenter un coup tactique.

Un changement tactique qui fait la différence.
Claude Puel procédait à deux changements peu après l'heure de jeu. Il y voyait un double objectif : la solidification de son milieu, avec l'entrée en jeu de Makoun et la sortie de Källström, mais aussi la variation de son trio d'attaque, en remplaçant Govou par Gomis, ainsi l'ancien Stéphanois s'emparait de l'axe, reléguant Lisandro Lopez sur le côté gauche et Michel Bastos à droite. Une tactique plutôt défensive malgré tout, qui pouvait laisser perplexe. Seulement le public n'aura pas eu le loisir de s'interroger très longtemps : Gomis, sur son premier ballon exploitable, faisait un enchaînement "récupération-contrôle-frappe" remarquable, seule la précision manquait à son tir puissant (69').
 Comme souvent cette saison, la délivrance allait venir d'Hugo Lloris. Le gardien lyonnais, sur un long dégagement au pied, perturbait la défense du MHSC et El-Kaoutari et Yanga-Mbiwa se trouaient complètement, laissant Michel Bastos partir dans leur dos. Le Brésilien ne réfléchissait pas et mettait, comme à son habitude, une puissante frappe en direction des buts : Jourdren ne pouvait que constater l'ouverture au score rhodanienne (1-0, 72'). 
A la suite d'une belle action collective, Gassama lançait Makoun qui offrait une balle de doublé pour l'ancien Lillois Bastos : sa frappe croisée passait de peu à coté (83'). Claude Puel, bien inspiré hier soir, procédait à un dernier changement, histoire de casser la dynamique montpelliéraine : Clément Grenier remplaçait Lisandro Lopez. Une action à mettre au grenier, justement : la dernière occasion du match, à l'avantage des hommes de René Girard. Sur un ballon aérien, Dejan Lovren plaçait un coup de tête très maladroit qui partait en direction des cages de Lloris et lobait l'ancien Niçois (91'). Heureusement pour lui, cette déviation de la tête, de peu à côté, n'avait aucune conséquence, si ce n'est d'avoir apporté quelques sueurs froides aux supporters lyonnais.

L'OL est donc parti de la Mosson avec l'agréable sentiment du devoir accompli : la victoire était essentielle pour continuer à rêver d'une folle fin de saison. Et elle le sera, folle ! Marseille, l'intouchable leader, est premier avec 72 points, mais derrière ça bataille dur pour les places européennes : Auxerre tient la corde avec 67 points, suivent Lille avec 64 points, Lyon avec 62 points et Bordeaux et Montpellier avec 60 points chacun. Si le Championnat s'était terminé hier soir, l'OL aurait fini 4ème du Championnat et aurait empoché son ticket pour l'Europa League. Seulement, et c'est là une donnée importante, les lyonnais ont un match en moins que tout leurs concurrents directs. En d'autres termes, ils ont leur destin entre les pieds pour espérer une qualification en Ligue des Champions. Et même si, pour le titre, ça semble définitivement perdu, qui sait le genre de fin de saison qu'est capable de nous délivrer cet Olympique Lyonnais...

Mikhaël Defoly


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