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33ème journée de Ligue 1 / Bordeaux et Lyon au coude à coude (2-2)...

Au terme d'un match âpre et très engagé, lyonnais et bordelais se sont neutralisés ce samedi 17 avril 2010 au stade Chaban Delmas de Bordeaux (2-2).
Deux points séparaient au classement les hommes de Claude Puel et ceux de Laurent Blanc avant la rencontre ; ce 2-2 ne change pas la donne : Bordeaux reste 5ème, à deux longueurs des lyonnais 3èmes (les Girondins bénéficiant d'un match en moins). Les deux clubs restent donc au coude à coude dans la perspective d'une place sur le podium, mais le titre semble s'être éloigné de manière définitive...

"Monsieur Bricolage" a changé ses plans.
Privé de Boumsong, Bodmer, Clerc en défense latérale et de Makoun et Gonalons en milieux de terrain défensifs, Claude Puel devait repenser son 4-3-3 et bâtir son équipe de manière plus offensive. Il optait du coup pour un 4-2-3-1, composé d'une charnière centrale Cris/Toulalan et des latéraux habituels Cissokho/Réveillère. En milieu de terrain, deux "récupérateurs" relayeurs, Källström et Pjanic, offrant des caviars à Bastos (côté gauche), Govou (côté droit), Ederson (dans l'axe) ou Gomis (attaquant de pointe).
Une équipe au schéma tactique alléchant... mais pas assez rôdée : les Bordelais prenaient dès les premières minutes le contrôle du ballon. C'est l'OL pourtant, évoluant en contre, qui se montrait dangereux par Bastos ou Gomis, mais tantôt Ramé tantôt la maladresse de l'ancien Vert préservaient ce score nul et vierge, jusqu'à ce que Chamakh, le bourreau des lyonnais (il a marqué lors de ces quatre derniers matchs face à l'OL), n'inscrive le premier but de la rencontre d'un coup franc bien tiré par Gourcuff (1-0, 25'). Ce but souffre néanmoins de contestations, car sur les ralentis on peut voir que le marocain se débarasse de son vis-à-vis (dans ce cas-là Cris) en le poussant à terre avant d'inscrire le but. Lyon prenait un coup sur la tête mais était surtout révolté face à cette injustice, non relevée par Monsieur Ennjimi ou l'un de ses assistants. Bordeaux terminait la première mi-temps par une dernière frayeur : le magnifique coup franc de Pjanic, légèrement détourné par le mur Girondin, était repoussé en corner après un arrêt exceptionnel d'Ulrich Ramé. Les Bordelais pensaient avoir laissé passer l'orage.

Lyon, frustré et réaliste.
Les Gones revenaient des vestiaires avec de meilleures intentions, plus d'agressivité dans les duels et d'envie sur le terrain. Un changement de cap insufflé aussi par l'entrée en jeu rapide de Lisandro en lieu et place de Govou, blessé (46'). L'argentin motivait ses partenaires à aller de l'avant, et monopolisait l'attention d'une grande partie des défenseurs bordelais ; cette vraie/fausse activité permettait à Ederson, seul, de s'immiscer dans les 30 derniers mètres et de placer une frappe flottante et puissante qui faisait trembler les filets d'Ulrich Ramé (1-1, 55'). Le brésilien, très critiqué entre rhône et saône, a montré dans ce match son meilleur visage : il était d'ailleurs à deux doigts de donner l'avantage à ses co-équipiers à l'heure de jeu, mais après avoir effacé le gardien il trébuchait et ne pouvait pousser le ballon dans les filets aquitains. Hasard ou coïncidence, c'est sur le ballon suivant que Plasil, absolument seul, envoyait une frappe sublime dans la lucarne de Lloris (2-1, 62'). Cris, en bon policier, montait sur un coup franc de Pjanic à 20 minutes de la fin, et lobait Ramé d'un astucieux coup de tête dos au but (2-2, 71'). Il inscrivait son quatrième but de la saison, après ceux inscrits contre Nancy, Paris et Lille. La rencontre, déjà très tendue, allait prendre une dimension particulière.

Bordeaux pas très fair play.
La fin de rencontre houleuse a été déclenchée par une réaction très peu fair play des Bordelais, eux-mêmes qui réclamaient à la Ligue il y a peu une équité sportive totale concernant les jours de récupération pour la double confrontation de Ligue des Champions. Mise en situation : Lyon part en contre, mais Chamakh est à terre dans la moitié de terrain lyonnaise. Delgado décide alors (même si ce n'est pas à lui de le faire) de mettre le ballon en touche. Le litige provient de ce fait de jeu : sur la remise en jeu, là où il est de bon ton de rendre le ballon à l'adversaire qui l'a volontairement mis en touche, les Bordelais ont joué crânement leur chance, attaquant et débordant côté gauche par Trémoulinas. Les lyonnais, autant surpris qu'indignés, réagissaient avec colère et Réveillère, d'un tacle assassin sur ce même Trémoulinas, se faisait expulser. Le Bordelais, victime d'un geste impulsif sur le lyonnais, était également expulsé par l'arbitre Monsieur Ennjimi. Les 22 acteurs s'échauffaient et Chaban Delmas devenait le théâtre d'une bagarre générale aussi ridicule qu'inutile. Jussié, pour clore le spectacle en beauté, prenait lui aussi un carton rouge, pendant que Pjanic restait au sol, victime d'un violent coup de Chalmé au niveau du larynx. Une chose est sure en tout cas : lyonnais comme les bordelais ne sortent pas grandis de cette mascarade.

Se posent dès lors plusieurs questions : face à de tels manques de fair play et de sportivité, Bordeaux mérite-t-il d'être Champion de France ? Les bordelais trouveront-ils les arguments nécessaires pour expliquer aux enfants, encore innocents des enjeux du haut niveau, qu'il faut faire preuve de respect de l'adversaire en toutes circonstances ? Ils ont fait preuve d'un manque de savoir-vivre et d'un réel manque de classe : la même classe d'écart entre un quart de finaliste et un demi-finaliste de coupe d'Europe, en somme.

Occasions du match :
5 : frappe puissante et croisée de Bastos, bien détournée par Ramé.
21 : tête piquée de Gomis, juste à côté des buts Girondins.
25 : but de Chamakh de la tête sur un coup franc de Gourcuff (1-0).
41 : coup franc de Pjanic que Ramé sort de sa lucarne d'un bond spectaculaire.
52 : Gomis frappe au-dessus des buts de Ramé.
55 : but d'Ederson, qui profite de l'appel de Lisandro pour avancer plein axe et placer une frappe lourde au ras du poteau droit de Ramé (1-1).
62 : but de Plasil, pas attaqué, qui prend sa chance aux 30 mètres d'une frappe pleine de puissance et tendue qui file dans la lucarne de Lloris (2-1).
71 : but de Cris d'une tête lobée sur un coup franc de Pjanic (2-2).


Mikhaël Defoly



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