La crise économique n'épargne personne, pas même les Restos du Cœur. Olivier Berthe, le président de l'association, a lancé ce lundi un appel à la générosité nationale, en faisant savoir qu'ils auront besoin d'au moins 5 millions d'euros supplémentaires en 2011-2012 pour répondre à une demande qui ne cesse d'augmenter.
En effet, on compte une hausse de 25% du nombre de personnes accueillies sur les trois dernières années. "Les personnes qui ont besoin des Restos du Coeur, ou de l'aide d'autres associations humanitaires pour se nourrir et vivre correctement sont de plus en plus nombreuses" et "cette tendance risque de s'installer", a-t-il fait valoir dans un entretien à l'AFP.
"Aux Restos du Coeur, un repas coûte environ un euro. L'an dernier, on a servi 109 millions de repas à 860 000 bénéficiaires. Si on devait constater 5% de personnes en plus durant toute la durée de la campagne, soit l'hypothèse basse, cela représenterait 5 millions d'euros de besoins en plus", a estimé le dirigeant de l'association fondée en 1985 par Coluche.
Même si le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD), permettant de financer une aide alimentaire de 18 millions d'Européens pauvres dans 19 des 27 Etats membres, vient tout juste d'être sauvé pour encore deux années, cela ne suffit plus. "Cette aide européenne reste au même niveau qu'il y a deux ou trois ans. Quant aux finances publiques, elles sont très mal en point", a-t-il rappelé. "Conclusion: on doit faire plus avec moins".
A quelques jours de Noël, Nicolas Sarkozy avait jugé opportun de se rendre dans un centre des Restos du coeur, pour marquer sa compassion. Le député de l'Indre-et-Loire est revenu sur cette visite "les bons sentiments ne suffisent pas, surtout lorsqu'ils viennent d'une droite qui a fait de la dénonciation des pauvres comme fraudeurs ou assistés sa marque de fabrique". "En cinq ans, la pauvreté a augmenté en France, elle touche des hommes et des femmes qui travaillent, des jeunes ou des familles entières".
Il reste désormais à savoir si les Restos du coeur vont sortir la tête de l'eau...
(Source : libération.fr)
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